Stéphanie Leroux
Sophro-analyste - Constellatrice à La Rochelle

Constellations, sophro-analyse et épigénétique


Je suis régulièrement les travaux scientifiques réalisés par Isabelle Mansuy et son équipe du laboratoire de neuro-épigénétique de l'université de Zürich. Je souhaite ici partager avec vous cet article concernant les recherches qu'elle a menées dans le but d'étudier la transmission des traumatismes de génération en génération. C'est un sujet que nous connaissons bien en sophro-analyse et à fortiori dans la pratique des Constellations familiales systémiques. 

Bien que l'étude ne démontre pas encore cette transmission chez l'homme, ce qui m'importe ici, c'est que ces études sont effectivement à l'ordre du jour chez certains scientifiques. En effet, en tant que sophro-analyste et constellatrice, je ne peux que constater que cette transmission existe : au cours des séances, il arrive en effet fréquemment que nous retrouvions des traumatismes qui impactent la personne mais qui n'ont pas été vécus par elle, mais bien par une personne de sa généalogie.

Comme cela transparait dans l'article, le support de cette transmission est un support émotionnel : les souriceaux dans cette étude subissent un traumatisme émotionnel originel qui se transmet aux générations suivantes, ce qui est démontré par l'adoption des mêmes comportements que la génération traumatisée.

Il s'agit donc d'une étude scientifique qui rejoint l'hypothèse de base des thérapies que je pratique : l'explication d'un comportement limitant par la survenue d'un événement traumatique entraînant des émotions fortes, et de surcroît la transmission des conséquences du traumatisme aux générations suivantes, alors que ces générations n'ont, elles, pas subi le traumatisme.

Vous pouvez découvrir cet article ici ! Ou bien le lire directement ci-dessous.

 

Les traumatismes se transmettent de génération en génération

Les traumatismes vécus par les parents ou les grands parents peuvent-ils laisser une empreinte biologique transmise de génération en génération ? Certains scientifiques commencent à travailler sérieusement sur cette hypothèse. Parmi eux : Isabelle Mansuy, de l'école polytechnique fédérale de Zurich, en Suisse.

Dans une étude publiée la semaine dernière dans la revue Nature Neuroscience, la chercheuse et son équipe ont montré, chez des souris mâles, qu'un stress intense dans les premiers jours de la vie modifie la composition cellulaires de leurs spermatozoïdes de façon durable. Ces altérations se retrouvent même chez les générations suivantes. Résultat : leurs descendants, qui n'ont subi aucun stress important, développent néanmoins des troubles du comportement comparables à ceux de leurs géniteurs.

Les recherches


Le protocole expérimental des chercheurs est le suivant : des jeunes souriceaux ont été séparés de leurs mères, de manière précoce. En grandissant, ils ont développé des troubles assez comparables à la dépression : troubles de la mémoire, comportement d'évitement social, apathie, mais aussi parfois, un goût pour la prise de risque inconsidérée. Les animaux s'exposent à des dangers plus grands que leurs congénères sans montrer de peur, ce qui évoque les troubles de la personnalité.

En observant les deux générations suivantes, enfants et petits-enfants issus de ces mâles, les chercheurs ont constaté qu'ils souffraient des mêmes troubles du comportement, et parfois même de manière plus prononcée encore, alors que ces souris n'avaient, elles, jamais subi de séparation précoce d'avec leur mère.

La transmission


Dans le cerveau, dans le sang et dans les spermatozoïdes, les chercheurs ont découvert des modifications bien précises sur des molécules, les micro-ARN, qui interagissent avec l'ADN.

Cette transmission des expériences traumatisantes et ses conséquences sur le comportement n'est pas directement génétique (il n'y a pas de gènes spécifiques pour ces troubles du comportement), et le support de l'hérédité serait, ici, une famille de molécules qui influencent la façon dont les gènes sont utilisés par l'organisme.

La deuxième génération semble touchée par des troubles du comportement plus sévères, car, selon Isabelle Mansuy, les altérations des micro-ARN sont présentes dès la conception, à la différence des premières souris traumatisées, chez qui elles n'apparaissent qu'après la séparation d'avec leur mère.

Pour la deuxième génération, l'action des altérations se fait déjà sentir au cours du développement fœtal et les troubles du comportement seraient donc plus marqués encore chez les descendants d'animaux traumatisés.

Chez l'homme

Cela fait presque dix ans que les neurobiologistes, les psychiatres et même les généticiens tournent autour de cette idée d'une trace biologique laissée par les traumatismes chez l'humain. L'une des études marquantes de ces dernières années a été menée au Canada, à l'université Mc Gill. Des analyses ont été faites sur des personnes victimes d'abus sexuels et des particularités "biologiques" ont été trouvées. Certains gènes liés au stress ne fonctionnaient pas tout à fait normalement.

Mais, si ce marqueur a été identifié, la transmission biologique de cette vulnérabilité au stress, elle, n'a jamais été observée jusqu'à présent.

 

Pour ceux que la science intéresse, je vous propose une courte conférence d'Isabelle Mansuy autour de l'épigénétique, notamment, l'explication des traumatismes précoces comme facteurs de risques de troubles psychologiques (dépression, mise en danger de soi, problèmes relationnels, de mémoire etc.) et de troubles métaboliques sur plusieurs générations :

Conférence "Hérédité : au-delà des gènes"


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